T'es où ?

J’approchais le lieu de notre rendez-vous. Le téléphone sonna. J’ai susurré un banal et joyeux « T’es où ? ». Elle me répondit « dans ton cœur ».

En trois mots, elle avait effacé la différenciation spatiale et fit basculer ma vie intérieure.

Moi qui avais cherché Jésus, Bouddha, Marie, les mères divines, les archanges et tous les Maîtres à l’extérieur, je réalisais qu’ils étaient intérieurs, dans le lieu du cœur. Comme un endroit apaisé et lumineux en moi, non défendu par l'ego, comme une conscience-présence d'amour qui, ayant toujours été là depuis l’origine, attendait d’être activée.

Culturellement, je croyais qu’il me fallait, laborieusement, me différencier d’une histoire collective marquée par l’inconscient mémoriel du passé. Et appeler en aide des instances extérieures et supérieures à moi.

Et là, subitement dans le cœur, un autre verbe : activer les instances les plus hautes de la conscience. Celles de mon panthéon, en osant, oh blasphème apaisant, envisager que ces instances soient également moi. Comme un futur qui, dissolvant les images passées et l’extériorité du divin, l’accoucherait dans le présent. Comme une fin de dualité.

Et, tout au sommet et/ou tout à l’intérieur, bien loin de la persona, la simplicité de l’amour.

« L’Amour, t’es où ? »

Bonnes fêtes !

Georges DIDIER